L’avocat pénaliste qui s’est fait connaître du grand public au travers de l’affaire Daval, Randall Schwerdorffer sera le président d’honneur du Salon du livre de Cosne-sur-Loire, qui se tiendra de vendredi 31 mai à dimanche 1er juin.
Toujours autant animé par son métier d’avocat pénaliste, le Fran-comtois, Randall Schwerdorffer nourrit aussi un véritable enthousiasme au travail d’écriture.
« J’ai modifié mon agenda pour être présent dès le premier jour »
Vous êtes le président d’honneur du Salon. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?
Je ne m’y attendais pas. C’est bien sympathique. C’est la première fois que je préside un salon car je suis très récent dans le milieu littéraire et j’occupe un créneau très particulier. Celui sur les affaires judiciaires. Je prends ça comme une marque d’attention que j’apprécie. J’ai modifié mon agenda pour être présent dès le premier jour.
Vous avez déjà fait des salons du livre ?
Le premier a été celui de Brive après j’en fais plein d’autres. C’est toujours un moment très agréable, très vivifiant. Les échanges sont très constructifs avec les lecteurs et les autres auteurs. J’ai fréquenté les salons en tant que lecteurs et les gens sont faciles d’accès. On échange beaucoup. Je suis passionné de lecture. Je serai présent avec mon dernier ouvrage sorti en 2023, Itinéraire d’un avocat hors norme. Je viens de finir mon prochain livre qui traitera aussi les problèmes sociétaux et des affaires criminelles.
Avez-vous toujours le temps de plaider avec tout ce travail d’écriture ?
Je sors (jeudi dernier) des assises de Blois où je suis présent depuis deux semaines. Je ne suis pas un avocat de salon, de télévision. J’écris pendant mes vacances et le week-end. J’ai passé quinze jours en Guadeloupe. Je me levais à 5 h ou 6 h pour écrire le matin. Ce n’est pas une contrainte car j’aime le faire.
Quel a été le déclic pour vous lancer dans l’écriture ?
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Le grand public m’a connu avec l’affaire Daval mais j’avais envie d’écrire bien avant. L’idée était celle de faire un livre sur ce qui s’est réellement passé. C’était la seule solution pour tout dire. Cela laisse du temps, de la réflexion, du recul. J’avais voulu faire partager mon ressenti aux gens qui se posent des questions, ce qui n’est pas permis lors des interviews, à la télévision, sur les réseaux sociaux. La rencontre avec les éditions Hugo a été l’élément déclencheur. Ils ont été intéressés par le premier, le deuxième, le troisième.
Toujours sur les mêmes thèmes ?
Je parle d’affaires criminelles, d’assises, sans langue de bois. J’ai l’habitude de dire les choses telles qu’elles sont. Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis. Je suis d’une génération très libre où les humoristes, les avocats, les hommes politiques ne pratiquent pas la censure morale. Parfois les choses peuvent choquer mais elles permettent l’échange.
L’écriture, c’est quelque chose que j’ai en tête depuis l’âge de 13 ans.
Itinéraire d’un avocat hors norme, évoque votre parcours...
Ce n’est pas une autobiographie. Le livre est centré sur les affaires, les problèmes sociétaux. J’étudie les affaires criminelles de meurtre, de viol. J’analyse les passages à l’acte et la société. Il y a un chapitre sur l’influence de Me too dans la société, dans la sphère judiciaire. L’ouvrage est centré sur des affaires de mon cabinet. Toutes sauf une que j’ai plaidées moi-même. J’évoque une affaire d’infanticide. J’explique ce qui s’est passé comme pour l’affaire du bébé secoué. Chaque chapitre a trait à une affaire.
Vous ne pourriez pas laisser votre travail d’avocat pour celui d’écrivain ?
J’aime toujours autant mon métier d’avocat. Je ne travaille pas c’est une passion. Tout comme l’écriture. C’est quelque chose que j’ai en tête depuis l’âge de 13 ans. Chez nous, enfant, on faisait du vélo ou on lisait. J’ai pris l’habitude lire énormément. À 10 ans, j’avais lu la moitié de Jules Verne après j’ai lu Zola, Balzac. Le livre est un compagnon. À Cosne, je vais profiter du salon pour faire mon marché. Ça sera l’occasion de découvrir de nouveaux auteurs. D’élargir les sources.
Vous êtes attachés à continuer à travailler dans la région.
J’ai un cabinet à Besançon, Dole et Pontarlier. C’est une question de qualité de vie mais aussi car il y a de belles affaires en province.
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Mathilde Thomas
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